mercredi 27 avril 2022

Amours fous Jean Richepin 1849 1926

 




Amours fous
Amants, enlacez-vous d’une étreinte farouche !
Serrez, à les broyer, vos seins contre vos seins !
Comme un couple noué de serpents abyssins,
Collez-vous peau à peau, mordez-vous bouche à bouche !
Cherchez à vous manger le cœur ! Touche qui touche !
Que vos hoquets d’amour soient des glas de tocsins !
Que vos yeux, flamboyants de désirs assassins,
Fassent un chaud creuset du creux de votre couche !
Amants, abîmez-vous l’un dans l’autre ! Mêlez
Vos regards éperdus, vos crins échevelés,
Vos salives, vos pleurs, vos sueurs ! Impossible !
Vous voulez, avec deux êtres, faire un seul moi ?
Vous vous traverserez sans rencontrer la cible.
Vous vous consumerez sans vous fondre... Alors, quoi ?

Jean Richepin
(Les Blasphèmes, 1884)



mardi 5 avril 2022

Comment pouvait-il en être autrement


       



Aquarelle peinte le 5 Avril 2022 




        
La mélodie du vent
Effleurait ses pas
Du parfum des roses
Enfleurant son cou
Innocemment
Elle se retourna

Le temps a des instants
Où tout peut s'inverser
Perlé de rosée 
Le jour inclinait
Sa robe raisin
Vers l'herbe bleutée 

C'est là
Que le Peintre aperçut
Sous le désordre
De ses cheveux mouillés 
L'aube au crépuscule
 Se mélanger

 Allait-il peindre
   Jusqu'à la nuit tombée   
    Ou allait-elle s'envoler    
Comme la première cigale
          De l'été de Giono          

La brume montait
Frôler  les nuages
Ses pinceaux divaguaient    
Soudain l'orage
Froissa l'aquarelle
Entre ses doigts
Effaçant son visage
Il resta muet

Elle disparut
Comme elle était venue
 Ruisselante des promesses
Que le ciel fait à la pluie
Sur ses lèvres d'eau
 
Paule

samedi 2 avril 2022

A mon Père Chéri








Aquarelle à mon père chéri peinte le 31 octobre 2021


 

Souffle le vent des fleurs sur les feuilles d'automne 

Ce que le temps me donne lorsque le jour s'enfuit

Du seul instant sonnant la saison vermillonne

Le printemps de novembre aura lieu cette nuit


Cette extase d'un soir que je suis seule à voir

Explose le silence d'une éclosion magique  

Les parfums se répandent envahissant le noir

Sous l'arbre du bonheur est un royaume unique  


Mais le bonheur d'avant perd de son sortilège

Car ton coeur ne bat plus je n'entends plus ta voix

Tu me manques papa me crucifient les mois


Sous l'arbre du bonheur des cieux tombe la neige

      Le néflier te pleure et pleure Blanche Neige     

Le jardin est en larmes je suis morte avec toi


Paule

31 octobre 2020






L'Etoile bleue

  L'Etoile bleue Comme le vent que rien ne lasse Au sable doré des grands fonds De murmurer Ô M arée basse Nuit tubéreuse à mes chiffons...